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L'étude de l'œuvre de Guillaume Gosselin († 1590 ca.) permet de reconnaître en cet auteur peu fréquenté un mathématicien rigoureux, dont la contribution à l'émergence de l'algèbre à la Renaissance est sous-estimée. De façon originale, Gosselin conçoit et rédige parallèlement une Algèbre en latin, les De arte magna libri IV (1577), et une Arithmétique de Nicolas Tartaglia (1578), sa traduction française, à la fois abrégée et augmentée de ses propres additions, des deux premières parties du General trattato di numeri et misure de Nicolò Tartaglia (1556). Ce faisant, il fonde sur des imbrications voulues entre les deux traités une autonomie inédite du champ numérique par rapport au champ géométrique. Il est par ailleurs l'auteur d'une Leçon sur la manière d'étudier et d'enseigner la mathématique, la De ratione discendæ docendæque mathematices prælectio (1583), par laquelle il contribue au débat plus large sur le statut des mathématiques, nourri à la Renaissance par la philosophie d'Aristote et la pensée de Proclus. Se caractérisant par le souci d'énoncer des règles générales et concises, et surtout de les démontrer, sans le recours à la géométrie, grâce à sa réception très personnelle des Éléments d'Euclide, Gosselin est également fortement influencé par les Arithmétiques de Diophante d'Alexandrie, qu'il découvre dans leur première traduction latine, due à Guilielmus Xylander (1532-76) et parue à Bâle en 1575. Cet ouvrage présente et rend accessibles en français les textes du De arte magna libri IV et de la Prælectio, les accompagnant d'annotations qui en facilitent la compréhension pour le lecteur contemporain.