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Une autre manière de penser la révolution copernicienne et ses enjeux, qui dépassent largement le cadre strict de l’histoire des sciences, et portent le questionnement sur le terrain d’une histoire culturelle de l’homme occidental. <p>À la fin du Moyen-Âge, et jusqu’au début de l’époque moderne, l’astronomie n’a pas réellement d’autonomie ni sa fin en ellemême : largement ancillarisée, elle a surtout pour fonction et pour tâche de mesurer les périodes planétaires, et donc le temps. Ce qu’en dit le théologien Andreas Osiander, dans l’Avis au Lecteur ajouté en tête du De Revolutionibus, énonce la définition et la fonction de l’astronomie encore valable — du moins certains le souhaiteraient-ils — au temps de Copernic : « Il revient en propre à l’astronome de faire l’histoire des mouvements célestes (…) de concevoir et d’inventer des hypothèses quelles qu’elles soient par la supposition desquelles on puisse calculer avec exactitude, à partir des principes de la géométrie, ces mouvements tant pour le futur que pour le passé. » Cet ouvrage travaille à vérifier la pertinence de cette définition, à en comprendre les enjeux, et aussi les limites, c’est-à-dire à comprendre comment et pourquoi cette définition de l’astronomie est rapidement devenue insuffisante, inadéquate, et finalement obsolète. Mais il montre aussi, à sa façon, comment la « science moderne » qui est « fille de l’astronomie… descendue du ciel sur la terre le long du plan incliné de Galilée » (Bergson), n’a pu constituer le temps en une variable indépendante qu’en séparant radicalement le temps réel, historique, d’un temps idéal, condition de possibilité des phénomènes physiques. Notre ouvrage peut aussi se lire comme une enquête sur l’origine de ce partage.</p>