Prix public : 35,50 €
Une biographie de l’empereur romain Tibère, étayée par de nombreuses sources qui permettent de reconsidérer sa postérité grâce aux témoins directs de son règne. Robert Turcan, de l’Institut, ancien membre de l’École française de Rome, a consacré plusieurs ouvrages aux empereurs qui ont marqué l’histoire : Hadrien, Marc Aurèle, Héliogabale, Constantin. Avec Tibère, c’est le type même d’un prétendu tyran sanguinaire qui est concerné. Nos études classiques (Tacite et Suétone) nous ont appris à le détester.
« Le plus beau portrait historique dans Tacite est celui de Tibère », écrit Chateaubriand. « Il n’y a guère d’apparence que le fils de Livie ressemblât au Tibère de Tacite, c’est pourtant ainsi que nous le voyons tous », avertit toutefois Rousseau.
À relire les textes d’un œil plus critique, on fait la connaissance d’un homme qui, dès l’enfance, a dû affronter les périls d’une vie éprouvante, avant de faire face à mainte obligation inexorable, comme chef militaire aussi bien que gendre et successeur d’Auguste. On constate alors un décalage entre les témoins directs de son temps et les « historiens » qui l’ont jugé trois quarts de siècle après sa mort. Th. Mommsen l’a considéré comme « le plus capable des empereurs romains » et le compte, en tout cas, au nombre des « meilleurs ».
Avec Auguste, le pouvoir impérial relevait du mystère. Tibère l’a exercé sans ambiguïté et, pour ainsi dire, fondé pour une longue et prestigieuse postérité. Turcan réhabilite Tibère dans cet essai biographique original. <p>Une érudition sans faille, une finesse d'analyse exceptionnelle, une clarté de pensée et de style. Naît alors un autre Tibère.</p> Robert Turcan nous offre le portrait d'un homme connu essentiellement par Tacite et les potins de Suétone. En croisant les sources, il nous fait entrer dans l'intimité de Tibère et dans une vie de cour hostile où survivre est un art. À relire les textes d'un œil plus critique, on fait la connaissance d'un homme qui, dès l'enfance, a dû affronter les périls d'une vie éprouvante avant de faire face à mainte obligation inexorable, comme chef militaire aussi bien que gendre et successeur d'Auguste. “The most finished historical portrait in Tacitus is that of Tiberius” wrote Chateaubriand.
“There is scarcely reason for Livia’s son to resemble the Tiberius of Tacitus. That is, nonetheless, the way that all of us see him,” Rousseau nonetheless warns us. In rereading the texts more critically, we make the acquaintance of a man who, from childhood, had to confront the perils of a difficult life before facing many inexorable obligations both as a military general and as Augustus’ son-in-law and successor. We thus observe differences between the assessments of the eye witnesses of his era and the “historians” who judged him three-quarters of a century after his death. Th. Mommsen considered him “the most capable of Roman emperors”, and ranked him as one of the “best.”
With Augustus, the imperial power assumed a complex form. Tiberius exercised it unambiguously and, as it were, laid the groundwork for a long and prestigious posterity.
Robert Turcan a graduate of École Normale Supérieure, is a former member of École française de Rome, Professor Emeritus (Paris IV), and a member of Institut français (Académie des Inscriptions and Belles-Lettres). He has focused his research on Roman art, sarcophagi, Dionysism, and eastern cults of the Roman world.