Prix public : 25,00 €
À travers les écrits de voyageurs du début du XVIe siècle au milieu du XVIIIe, Laurent Bolard brosse un portrait éloquent non pas de l’Italie, de son art, ou de ses paysages, mais de ses habitants. De ce pays si proche et en même temps si différent, les voyageurs français du XVIe au XVIIIe siècle ont laissé, à travers leurs récits et leur correspondance, de nombreux témoignages. Tous disent avec force la beauté et la magnificence des paysages, des villes et des oeuvres d’art.
Mais seuls quelques-uns parlent des habitants, ces Italiens des temps baroques tels qu’ils les ont vus, approchés, fréquentés ; c’est donc à eux que s’attache cet ouvrage. Parce que ce sont les hommes et les portraits qu’ils en brossent, qui rendent si colorés les textes de ces voyageurs. Au-delà des stéréotypes et des préjugés, au-delà des conventions propres à ces récits, une Italie extrêmement vivante naît ainsi sous nos yeux. Des femmes et des hommes à la fois lointains et étonnamment familiers dans leur façon d’être et de vivre, piquent la curiosité des auteurs, qui nous les rapportent dans des narrations où le pittoresque, le trait littéraire et l’humour ne sont jamais absents. La vision globale d’un peuple est restituée, dans ses aspects physiques et son habillement, ses croyances et ses superstitions, comme dans la place si particulière de la femme au sein de la société. Défilent devant nous autant leurs coutumes — parfois bien surprenantes — que leur cuisine et leur langue ou, tout bonnement, leur amour de la vie dans ce qu’elle a de plus intense et de plus léger. Ils sont là, ces Italiens, plus que jamais présents — plus que jamais attachants. Ce livre nous rappelle que l'histoire ne s'est pas écrite qu'avec des dates et de grands événements, mais aussi au fil des récits et des correspondances, teintés de croyances, de préjugés, de superstitions et d'humour. Pour une fois, l'historien Laurent Bolard ne s'intéresse "pas à l'art mais aux gens". Pour cela, il a déniché des textes d'auteurs, connus ou inconnus, partis à la découverte de la Botte. [...] Ce qui l'intéresse ici, c'est "la manière dont les voyageurs jugent les gens, comment ils les voient, avec leurs préjugés de classe, leurs préjugés de nation"... L'auteur aime l'Italie. Le voici parti à la rencontre de ses habitants en compagnie de Montaigne, Montesquieu, le président de Brosses, le père Labat et des méconnus tel le Lyonnais Jean Huguetan. Pour tous ceux qui, en voyageant, ne veulent pas seulement, comme le dit Rousseau, se contenter de « voir un pays » mais veulent aussi « voir un peuple », le petit essai de Laurent Bolard s'impose. Ce spécialiste de la peinture italienne, auteur d'une étude sur Caravage, vise à redonner vie aux idées et aux préjuges que les visiteurs français se faisaient des Italiens à l'âge baroque (pris au sens large, grosso modo de Montaigne à Montesquieu).