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Le christianisme syriaque nous a légué le troisième corpus littéraire du monde chrétien ancien, le plus important après le grec et le latin. Les écrits poétiques d’Éphrem de Nisibe (306-373) comptent sans aucun doute parmi ses plus belles pages. Le christianisme syriaque nous a légué le troisième corpus littéraire du monde chrétien ancien, le plus important après le grec et le latin. Les écrits poétiques d’Éphrem de Nisibe (306-373) comptent sans aucun doute parmi ses plus belles pages. Les Hymnes contre les hérésies présentées ici, outre leur qualité littéraire, ont la valeur d’un texte de fondation. Alors que la légende veut qu’Édesse, ville-berceau des chrétiens syriaques, ait été convertie au temps de Jésus, le chantre de Nisibe nous fait découvrir l’élaboration complexe de l’« orthodoxie » au IVe siècle, au cœur de multiples courants religieux. C’est cette orthodoxie, construite sur des oppositions, alternant attaque et défense, qui constitua par la suite la « tradition syriaque » tout court.
Ces 56 hymnes composent un ensemble théologique à l’architecture admirable où une conception précise de Dieu, du monde, de l’homme et du salut est définie contre des croyances alternatives – celles des systèmes de Bardesane, Marcion et Mani principalement. Elles permettent en creux de mieux connaître les premières formes de christianisme de la région.
L’engagement dans la lutte théologique s’incarne dans une écriture poétique dense, qui fourmille d’images entrelaçant allusions bibliques, scènes de la vie courante et monde naturel. Éphrem n’hésite pas à s’adresser à ses destinataires – ses coreligionnaires rassemblés lors de la liturgie – ou à ses adversaires, par de vives interpellations qui viennent animer le texte et lui donner sa force persuasive.