Prix public : 31,00 €
Centré sur la période 1789-1989, l’ouvrage dévoile notamment le rôle joué par Versailles dans l’élaboration et l’affermissement de l’Idée républicaine. À l’instar du Domaine royal dont elle partage les origines, la ville de Versailles s’est constituée en un organisme pourvu de son dynamisme propre — en un écosystème. L’ouvrage est d’abord le récit, souvent surprenant, de l’évolution d’une ville dont la place dans l’histoire politique française est sans équivalent.<br /><br />Inséparable en ses débuts de la représentation monarchique, Versailles deviendra pourtant le « Mont Aventin de la République » (Léon Bourgeois) ; la ville continue à dire et montrer la Nation tout en marquant l’écart avec ses centres de pouvoir. Ce faisant, Versailles, en son ethos, ses espaces, sa mémoire, dévoile la tension à l’œuvre entre l’Idée républicaine et l’imaginaire national, ce dernier travaillé par des schèmes trifonctionnels inscrits dans l’histoire longue : à Versailles nous est conté par quels sortilèges le Tiers se fait Tout et le Tout se divise en tiers. Versailles apparaît alors comme un camée dans lequel on peut détailler des structures mentales d’ampleur bien plus vaste.<br /><br />Cette étude des représentations croisées de la ville, de la république et de la nation bénéficie d’une distance comparatiste inspirée notamment par la longue familiarité de l’auteur avec le monde chinois. Essai d’anthropologie politique, l’ouvrage ambitionne d’éclairer comment sont négociés les frontières, les symboles et la charge sacrale des identités collectives. Versailles demeure l’un des sites où se dévoile le plus clairement la façon dont le corps social s’engendre et se célèbre en une invention continue.