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Marc Fumaroli propose dans cet essai des face-à-face éclatants entre Chateaubriand et Napoléon Bonaparte, entre le poète et la ville de Rome, entre le métaphysicien et ses frères allemands. <em>Après Napoléon, néant : on ne voit venir ni empire, ni religion, ni barbares. <br />La civilisation est montée à son plus haut point, mais civilisation matérielle, inféconde, qui ne peut plus rien produire, car on ne saurait donner la vie que par la morale. On n’arrive à la création des peuples que par les routes du ciel, les chemins de fer nous conduisent seulement avec plus de rapidité à l’abîme.<br /></em><br />Aucun bonapartiste n’a jamais osé écrire cela. Le bonapartisme est un culte rétrospectif de la personnalité. Il n’a d’horizon ni métaphysique, ni poétique. Or Chateaubriand, poète de Napoléon, est aussi son ennemi métaphysique. Il le restera toujours, même quand il écrit ces phrases trompeusement nostalgiques, dans la <em>Vita Napoleonis</em> en six livres qui a surgi au beau milieu de ses <em>Mémoires </em>entre 1835 et 1840. Seul un poète métaphysicien a été à la hauteur de celui qu’il qualifie, prenant rétrospectivement son parti contre les trahisons de Talleyrand, d’« un des plus grands hommes de l’histoire ». Ce court recueil prouve qu’érudit et pédant ne sont pas synonymes. [...] Fumaroli montre combien, même une fois rangé parmi ses adversaires les plus acharnés, Chateaubriand reste fasciné par le génie de l’Empereur. <p><em>"After Napoleon, nothing: one sees no empire, no religion, no barbarians coming. Civilization has climbed to its highest pick. A material and sterile civilization cannot produce anything more, for only morality can give life. Only the Sky's roads lead us to the creation of peoples while railroads drive us more quickly to the abyss"<br /></em>Chateaubriand</p> <p>No bonapartist has never dared to write this. Bonapartism is a restropective cult of personality, without any metaphysical nor poetical horizon. Chateaubriand, Napoleon's poet, is also and has always remained his metaphysical enemy, even when he wrote those deceivingly nostalgic sentences, in the <em>Vita Napoleonis</em> in six volumes, which appeared in his <em>Mémoires</em>, between 1835 and 1840. As a metaphysical poet, he was the only one able to keep up with Napoleon, "one of the greatest men of history", in Chateaubriand's own words.</p> <p><br /><em><strong>Marc Fumaroli</strong> is Professor at the College de France, successor of Eugene Ionesco at The Académie Française, and of Georges Duby at the Academie des Inscriptions et Belles Lettres. He is the author of a majestic work in which are intertwined literature, history, philosophy and a style recognizable amongst all. He also deeply renewed the study and reception of Chateaubriand.</em> </p>