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Qu’est-ce que la traduction ? À cette question fondamentale, Charles Le Blanc répond : son histoire. Et pour nous « raconter » la traduction telle qu’elle s’est incarnée au fil des âges, il fait ici appel à cinq contes et récits bien connus. Qu’est-ce que la traduction ? À cette question fondamentale, Charles Le Blanc répond : son histoire. Et pour nous « raconter » la traduction telle qu’elle s’est incarnée au fil des âges, il fait ici appel à cinq contes et récits bien connus. Le Portrait de Dorian Gray d’Oscar Wilde, La Reine des neiges d’Andersen,
L’Apprenti sorcier de Goethe, La Barbe-bleue de Perrault et Hansel et Grethel de Grimm lui servent à décrire cinq grandes caractéristiques de la traduction mais aussi cinq étapes de l’art de traduire, de l’Antiquité au romantisme.
Comme le portrait de Dorian Gray, les traductions vieillissent alors que l’original conserve une éternelle jeunesse. Comme dans les morceaux du miroir magique brisé du conte d’Andersen, c’est le regard du lecteur-traducteur sur le texte qui en reconstruit le sens. Comme dans la ballade de Goethe, la multiplication des traductions rappelle celle des balais déchaînée par l’apprenti sorcier qu’est le traducteur : celui-ci doit pourtant reconnaître que l’auteur reste le seul maître. Comme dans le conte de Perrault, une œuvre littéraire est un château dont l’auteur, tel Barbe-bleue, tend le trousseau de clés au lecteur ; ce que le texte deviendra une fois traduit dépend en grande partie de la clé que le traducteur utilisera. Enfin, tout traducteur part à la recherche du sens de l’œuvre, et comme Hansel et Grethel chez les frères Grimm, il espère bien revenir à la maison paternelle, c’est-à-dire à l’original. Mais s’il arrive qu’il s’égare, il peut aussi parvenir à des richesses insoupçonnées, comme les deux enfants découvrant la maison de pain d’épice.
Dans cette Histoire naturelle de la traduction, pour la première fois, c’est la figure du lecteur qui passe au premier plan. En tant que lecture, la traduction, comme la pensée, est d’abord un parcours. Elle est une maïeutique du sens et une pratique ancrée dans l’Histoire : c’est ce que démontre cet essai magistral. <p>What is translation? Charles Le Blanc’s answer to this fundamental question is: its history. And in order to “tell the story” of translation as it evolved through the ages, he relies on five well-known tales and stories. He uses The Portrait of Dorian Gray by Oscar Wilde, Andersen’s The Snow Queen, The Sorcerer’s Apprentice by Goethe, Perrault’s Blue Beard, and Hansel and Gretel by the Brothers Grimm to describe translation’s five key characteristics, as well as the five stages of the art of translation, from antiquity to the Romantic era.</p> <p>Like Dorian Gray’s portrait, translations age, while the original texts remain forever young. As with the pieces of the broken magic mirror in Andersen’s tale, it is the reader-translator’s perception of the text that reconstructs its meaning. As in Goethe’s ballad, the proliferation of translations brings to mind that of the brooms released by the sorcerer’s apprentice, who is the translator. Yet the latter must acknowledge, when all is said and done, that the author remains the sole master. As in Perrault’s tale, a literary work is a castle whose set of keys the author, like Blue Beard, hands to the reader; what the text will become, once translated, largely depends on which key the translator will use. Lastly, every translator first seeks to decipher the meaning of the work, and, like Hansel and Gretel by the Brothers Grimm, certainly hopes to return to the paternal home; i.e., to the original. Yet if he should happen to err, he may still unearth unsuspected riches, like the two children discovering the gingerbread house.</p> <p>It is the reader’s role that is highlighted for the very first time in Histoire naturelle de la traduction. As a reading exercise, translation, like thought, is above all a journey. It is a maieutic of meaning, and a practice rooted in History, which this masterful essay imparts.</p> <p>
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Charles Le Blanc, born in 1965, holds a PhD in Philosophy. A Germanist scholar and translator, he is notably the author of Le Complexe d’Hermès (2009), a critical work addressing the foundations of traductology that has received worldwide acclaim. He specializes in Lichtenberg, Kierkegaard, and German Romanticism, and teaches at Ottawa University.</p> <p> </p> <p>
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