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Le Commentaire sur l’élégie de Tarquinio Galluzzi publié en 1621 constitue selon toute vraisemblance le premier traité théorique d’importance consacré au genre élégiaque. Avant lui, on trouve surtout des passages plutôt succincts dans différentes poétiques renaissantes, qui abordent l’élégie de la même manière qu’une série d’autres formes plus ou moins brèves comme l’ode, l’épigramme, la satire, la poésie pastorale, etc., ou bien des mentions et remarques éparses chez les éditeurs, traducteurs et commentateurs des poètes élégiaques de l’Antiquité qui reprennent pour la plupart les grammairiens grecs et les quelques vers sur l’élégie de l’Épître aux Pisons d’Horace. Étant donné l’influence que le Commentaire sur l’élégie a eu sur les premiers traités français consacrés au même objet, qu’il s’agisse du Caractère élégiaque (1640) de La Mesnardière ou des discours que prononce l’abbé Jean-Baptiste Souchay devant l’Académie royale des inscriptions et belles lettres au début du XVIIIe siècle, ainsi que le caractère novateur des propositions qu’il contient, notamment en ce qui a trait à la théorie de l’imitation et à la nature de l’ego qui prend en charge l’énonciation élégiaque, nous avons cru qu’une édition et une traduction françaises de cet important jalon seraient les bienvenues et qu’elles permettraient aux spécialistes, entre autres, de mieux cerner et comprendre l’évolution de l’élégie moderne en France.