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Une nouvelle conception de la philosophie antique mais aussi, plus largement, de la philosophie elle-même, s’est progressivement imposée durant la seconde moitié du vingtième siècle, à la suite des nombreux travaux de Pierre Hadot. Cette conception n’a cessé de rencontrer un vif succès, que ce soit auprès des spécialistes ou auprès d’un public plus large, qu’intéressent les questions relatives au sens de l’activité philosophique. Selon cette nouvelle conception, la philosophie aurait été comprise, depuis Socrate, comme une manière de vivre et non comme une discipline purement théorique visant à produire un savoir. En ce sens, elle avait donc d’abord une finalité pratique : fournir aux hommes les moyens de parvenir au bonheur. Mais surtout, elle reposait sur des exercices de nature spirituelle, dont l’objectif était à la fois, par un entraînement constant, de se préparer à cette vie philosophique et d’en poursuivre la pratique. De tels exercices n’étaient donc pas seulement une partie de la philosophie, ils se confondaient avec elle et constituaient l’activité philosophique tout entière. Une telle conception a acquis la valeur d’un véritable paradigme au sens où elle est devenue un modèle pour tous ceux qui veulent comprendre la philosophie antique. Mais elle n’a jamais fait l’objet d’une analyse critique approfondie ou d’une réflexion portant sur les présupposés qui sont les siens. Il s’agira donc, dans ce livre, de s’interroger sur les fondements d’une telle conception, et d’en signaler les limites, afin d’ouvrir à nouveau le débat sur le sens de la philosophie antique