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Le romantisme allemand fut une période d'intense réflexion consécutive à la défaite de la Prusse à Iéna et à la fin du Saint Empire. Elle porta principalement sur la langue et le destin de la communauté germanique. Se développa alors une culture de la parole publique inaugurée par l'enseignement de Schiller sur l'histoire à Iéna (à partir de 1789) et continuée par les Discours à la nation allemande de Fichte (1807). Avec ses Douze discours, Müller appartient à ce courant, académique mais aussi mondain, à l'instar de Schelling, Hegel ou A.W. Schlegel. Son objectif est de redonner, par l'éloquence, une présence à l'Allemagne dans le débat européen en faisant pour elle ce que les orateurs sacrés du XVIIe siècle avaient fait pour la France. Son modèle présent, ce sont toutefois les joutes parlementaires anglaises, opposées aux affrontements révolutionnaires des assemblées parisiennes. Son admiration pour Burke va dans le même sens que sa conversion au catholicisme, son établissement dans la Vienne de Metternich et son combat au service de la Sainte-Alliance. Si son écriture l'inscrit dans l'histoire de la rhétorique littéraire comprise comme forme et contenu, son engagement l'installe dans l'histoire des idées conservatrices, voire réactionnaires.