Prix public : 65,50 €
Pour définir ces Chasses fragiles, on pourrait dire qu'il s'agit d'un livre de botanique qui n'est pas seulement fait pour les botanistes, mais qui, prenant la mode à revers — ou le monde à l'envers — flâne à travers les herbes comme savent le faire les mirlitons ou ces moines zen qui parviennent à l'illumination en écoutant le cri des freux. À travers trois promenades, le lecteur découvrira quelques orchidées de la flore française, des plantes communes et des plantes qui ne le sont pas, qui sont rares ou quasi inédites en France tant elles sont atypiques. Quant au texte, il s'efforce de sauter de touffe en touffe avec l'irrespect d'un vagabond qui, surprenant par hasard le regard d'une biche, s'imagine qu'il peut faire le tour du monde. Pierre Moënne-Loccoz (1924-2010) enseigne d'abord le dessin à Paris, avant de terminer sa carrière à Annecy. Passionné de sciences naturelles, il sillonne les Alpes, puis les pays européens à la recherche d'espèces rares, un filet à papillons à la main. Il peint des aquarelles d'une hallucinante précision et se lance, avec Patrick Reumaux – qui réussit à l'attirer en Provence pour dessiner des orchidées aux crayons de couleur – dans une entreprise déraisonnable: l'Atlas des cortinaires (oeuvre en cours) qui compte aujourd'hui vingt-deux volumes. On connaît Patrick Reumaux, citoyen de deux mondes interlopes: celui de la littérature et celui des sciences naturelles. Il a publié en 2013, dans la collection « De Natura Rerum », Les Tueurs, un parcours dans l'histoire de la mycologie vue sous l'angle des champignons mortels, illustré par de magnifiques planches en couleurs dues au talent de Xavier Carteret.