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Babs est une jeune femme comme il en existe beaucoup, à New York, dans la presse féminine. Rédactrice à Fair, un magazine de grand prestige, Babs ne semble se soucier que de sa réussite professionnelle. Etre efficace est sa préoccupation constante, aussi navigue-t-elle avec succès dans un petit monde journalistique où l'arrivisme est l'unique loi. Société redoutable aux yeux de Gianna Meri, une amie de Babs, elle aussi rédactrice à Fair, une jeune Palermitaine qui a quitté sa ville et son île écrasées sous les bombardements et les horreurs de la guerre de 1944. Gianna, comme beaucoup de Siciliens et de Siciliennes, est venue à New York refaire sa vie. Mais la société new-yorkaise l'épouvante et elle ne réussit pas à se couper de son passé. Sa rencontre avec Carmine Bonnavia, lui aussi Sicilien et fils d'émigré, donne au séjour américain de Gianna une dimension nouvelle, bien que Carmine comme Babs n'ait d'autre désir en tête que celui de réussir une carrière politique. Il vise la mairie de New York. Pense-t-il parfois à la terre de ses ancêtres ? Cette Sicile lointaine est-elle encore un peu sa patrie ? Carmine le dénie et affirme qu'il n'a d'autre patrie que l'Amérique. Mais Palerme est de ces Atlantides qui se laissent difficilement oublier et la suite de ce roman le prouve amplement. Un jour, après son mariage avec Babs, tout bascule pour Carmine Bonnavia et la Sicile parviendra à reprendre ce fils perdu. Fresque colorée, puissante, véritable chant de l'exil sicilien, Oublier Palerme, premier roman d'Edmonde Charles-Roux, a obtenu le prix Goncourt en 1966.