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En 1823, le comte de Villepreux, qui souhaite restaurer les boiseries de sa chapelle, engage le père Huguenin et son fils Pierre, qui vient tout juste d’achever son Tour de France. A peine les travaux commencés, le vieux menuisier se blesse et, pour le remplacer, Pierre part chercher un de ses compagnons : son ami Amaury le Corinthien qui, comme lui, rêve d’un monde fraternel et fondé sur l’égalité. Mais justement, ce n’est qu’un rêve, et quand Pierre s’éprendra d’Yseult de Villepreux, il découvrira que le libéralisme du comte est un leurre. En 1840, lorsque George Sand fait paraître Le Compagnon du Tour de France, l’histoire dont elle fait le récit et qui se déroule près de vingt ans plus tôt est rétrospectivement marquée du désenchantement que les attentes déçues de la révolution de 1830 ont fait naître. Et cependant, ce roman socialiste, qui doit beaucoup aux idées de l’utopiste Pierre Leroux et au Livre du compagnonnage d’Agricol Perdiguier, ce roman est celui de l’espérance. Il se peut que Pierre Huguenin connaisse la mélancolie : il la dépasse dans un rêve prophétique qui nous donne à comprendre que pour la romancière aussi l’Histoire est perfectible.