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C'est le cliché sépia d'une Anglo-Polynésienne, acheté aux enchères par l'auteur, qui le pousse à partir, soudain, sur les traces de Paul Gauguin. Qui était cette jolie vahiné ? Et surtout pour quelle raison l'artiste peignit-il le visage cireux de son fils, Aristide, dit Atiti, le jour de sa mort à Papeete ? Quelle blessure intime ce tableau ravive-t-il chez Jean-Luc Coatalem ? Commence alors une traque, minutieuse mais fulgurante, où l'on comprendra que Gauguin, « Inca » halluciné, « Péru-vien à la bourse plate », fuit la réalité pour se trouver lui-même, renverse tous les clichés sur l'exotisme, à en perdre la raison, jusqu'au fond du puits du Jouir. Voici une enquête, spirituelle, humaine, géographique. Un voyage au long cours en Bretagne, Hollande, Danemark, Panama, Martinique, Tahiti, et les lointaines mers du Sud, avec pour compagnons les peintres, les créanciers, les marchands du culte, les vahinés, l'océan, et, au bout, la solitude. Quel est le vrai Gauguin ? Un affairiste courant après la vente ? Un égoïste pourtant père de famille, abandonnant ses cinq enfants à Copenhague ? Un mystique réconcilié avec lui-même, peintre apaisé, dont la main fut guidée par les dieux maoris ? Un morphinomane des îles Marquises ? « Où irons-nous demain, nous qui désirons sans fin ? ».