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« La majorité des Français pensait comme Bossuet ; tout d’un coup, les Français pensent comme Voltaire : c’est une révolution », écrit Paul Hazard dans ce livre devenu un classique. De 1680 à 1715 s’affrontent, en effet, les idées les plus contradictoires et les plus puissantes. L’ordre classique, qui avait repris force après la Renaissance, paraissait éternel. Or, vers 1680, tout se met à bouger. Un air extérieur semble soufßer dans le solennel édifice ; des esprits ont l’audace de prétendre que les Modernes valent bien les Anciens, que le progrès doit l’emporter sur la tradition, la science sur la foi. « Il s’agissait de savoir si l’humanité continuerait sa route en se fiant aux mêmes guides ou si des chefs nouveaux lui feraient faire volte-face pour la conduire vers d’autres terres promises. » Une époque charnière donc, où l’esprit de doute surgit partout. Le goût des récits de voyage élargit les horizons et ébranle les certitudes acquises ; on discute de la Bible, de l’authenticité des textes sacrés, des mystères ; les libres penseurs font la guerre à la tradition ; on parle de religion naturelle, de mort naturelle, de droit naturel ; on rêve d’une ère de bonheur terrestre fondée sur la raison et sur la science, les philosophes prônent la tolérance. C’est ce formidable bouillonnement d’idées et d’hommes que décrit Paul Hazard, en retraçant en quelque sorte l’histoire des origines de l’Europe contemporaine.