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Publié en 1930, quelques années avant l'exil de Perutz, Le Marquis de Bolibar est le récit d'une inéluctable autodestruction. Nous sommes dans le voisinage de Macbeth et des « esprits qui assistent les pensées meurtrières ». Le spectre du marquis de Bolibar, comme le fantôme du roi Duncan, plane sur la ville de La Bisbal, et conduit une poignée d'officiers à causer leur propre perte et à anéantir leur régiment pour l'amour d'une renoncule bleue tatouée sur le sein d'une morte. Avec le marquis espion comme passeur, Leo Perutz nous introduit dans l'arrière-monde, où les réprouvés se rangent sous la bannière de l'Antéchrist, où les hommes à la dérive n'ont de choix qu'entre la superstition et un pacte avec le Diable, où la liberté n'engendre que l'autodestruction, où les morts règnent sur les vivants, où les voies du Démon, autant que celles du Seigneur, sont impénétrables.