Prix public : 19,00 €
Un ex-salarié témoigne. 124 000 employés dans plus de 170 pays, 646 millions d'euros d'investissement ans la recherche, Michelin, entreprise française la plus attractive auprès des salariés, est une société innovante qui ne se contente pas de produire des pneus mais œuvre également dans l'industrie chimique, métallique et textile. Michelin s'engage qui plus est dans les sphères sociales et environnementales, jusqu'à se prétendre investi d'une mission de société : tout semble dédié à la libération de lʼindividu, à l'émancipation des esprits. Éric Collenne, au service de ce groupe arborant des valeurs humanistes, va pourtant déchanter. Cadre chez Michelin pendant près de dix ans, il est progressivement confronté à une autre réalité, avec ses mises en scène, ses dédoublements et ses fractures.Derrière le sourire avenant de Bibendum se cacherait un monstre cannibale : présentéisme conditionnant l'intéressement, espionnage sous couvert de bienveillance, management alternant le bien et le mal, rythmes infernaux qui intoxiquent les corps. Voilà qu'il est traité comme de la brisure, atomisé. Désormais ex-salarié, il témoigne pour la première fois de son expérience, celle d'un système qui pousserait les salariés à l'obsolescence. Une mécanique qui extrait les forces vives de l'individu, comme si celui-ci était dorénavant marqué d'une date de péremption, comme si notre mort professionnelle était programmée dès l'entretien d'embauche. Son jugement est cinglant : à l'instar de l'exploitation intensive des ressources de la planète, l'entreprise du XXIe siècle broie ses salariés jusqu'à épuisement, jusqu'à les rendre inaptes au travail. Inemployables.