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L'histoire d'un rendez-vous manqué entre deux Corses qui s'admiraient mais luttèrent l'un pour que l'île reste française, l'autre qu'elle conquierre son indépendance. Chacun pressent que les débats actuels sur la Corse, communauté de 250 000 personnes parmi 60 millions de Français, renvoient à des événements forts et anciens, qui ont marqué les mentalités collectives de part et d'autre de la Méditerranée. Il s'agit d'une histoire vieille de plus de deux siècles, celle de la rencontre de la volonté d'indépendance d'un peuple, incarnée par Pascal Paoli, et de la Révolution française, représentée par celui qui n'était encore que lieutenant-colonel des Gardes nationales corses, Napoléon Bonaparte. Paoli est aujourd'hui mal connu, car il est un vaincu de l'histoire. Pourtant, dès 1755, il gouverne la Corse, appuyé en particulier par Charles Bonaparte, le père de Napoléon, sous les mêmes grands principes qui devaient inspirer les pères de la constitution américaine, et, plus tard, les hommes de 1789. Avec son frère aîné Joseph, lui aussi très engagé, le jeune Napoléon portait au chef de la nation corse des sentiments d'admiration quasi filiaux, et brûlait de se mettre à son service pour la liberté de leur île. Mais la Révolution les sépara et transforma le jeune général devenant jacobin en farouche adversaire de Paoli, qui le chassa de l'île en 1793. Jusqu'à Sainte-Hélène, l'Empereur regrettera le rendez-vous manqué avec le héros de sa jeunesse, un rendez-vous que depuis lors la Corse et la République peinent l'une et l'autre à honorer.