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L'historien, spécialiste de la colonisation, répond ici à la polémique qui a nourri les débats il y a peu. Depuis la fin du commerce honteux jusqu'à l'apogée de la domination coloniale, il s'attaque aux idées reçues, "trop simples" dit-il, et veut insuffler le doute dans nos esprits... Il y a comme une malédiction. D'abord, on oublie des faits jadis connus de tout Français : par exemple, que la France et l'Angleterre furent au bord de la guerre pour un endroit perdu du Nil, Fachoda ; que des centaines de milliers d'Africains vinrent combattre en Europe ; que les Zoulous ont mis fi n au rêve bonapartiste en tuant le prince héritier, etc. Ensuite, on multiplie les inepties. On jauge la colonisation à l'aune de ses bienfaits ou de ses méfaits ; on prétend que les Africains ne sont pas " entrés dans l'Histoire " ; on assimile colonisation et extermination sans réaliser combien le jugement est anachronique et déplacé. Marc Michel, historien spécialiste consacré des études africaines, passe au tamis de sa longue expérience cette lancinante question du " positif " et du " négatif " de la colonisation. Dans un essai passionnant, il remet à l'endroit un siècle et demi d'histoire coloniale. Professeur émérite à l'université de Provence, Marc Michel a publié notamment une biographie de Gallieni, L'Appel à l'Afrique (1914-1918), Décolonisations et émergence du tiers monde. Prix Jean Sainteny 2009 de l'Académie des Sciences morales et politiques