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Indispensable à l'équilibre du corps humain, la quête de la viande, en ce qu'elle nécessite la traque du gibier, a contribué à l'organisation de la société et stimulé l'esprit du genre humain : en favorisant la stratégie, la cohésion, le partage et même la division du travail ! L'homme est un mangeur de viande. Par nécessité physiologique, par goût ; de la viande animale, mais aussi de la chair humaine lors de repas cannibales. Certains chercheurs affirment que la consommation de viande a déclenché l'hominisation ; pour d'autres, c'est la chasse et ses rituels très hiérarchisés qui auraient favorisé l'émergence de l'homme sociétal... Marylène Patou-Mathis, au cours de ses travaux sur la préhistoire, dont elle est une de nos meilleurs spécialistes, a étudié le rôle et l'impact de la viande sauvage dans les sociétés humaines jusqu'à notre époque. A travers la viande, c'est bien évidemment de la place de l'animal dont il s'agit. Une relation complexe s'est établie au fil du temps. En témoignent l'art préhistorique, les récits mythologiques, les croyances... où la figure animale est omniprésente. Cette théâtralisation de la Nature semble tomber dans l'oubli. Pourtant, la chasse, vieille de plusieurs centaines de milliers d'années, fait partie de notre patrimoine culturel. Seules quelques pratiques perdurent dans nos sociétés, telles la chasse à courre ou la tauromachie, avatar ancien du culte du taureau, mais elles font désormais polémiques. Signe que l'animal, aujourd'hui comme hier, occupe une place centrale dans notre monde et dans notre imaginaire qui s'en nourrit inlassablement... Préhistorienne, Marylène Patou-Mathis est directrice de recherches au CNRS, responsable de l'unité d'archéozoologie du département préhistoire du Muséum national d'histoire naturelle à Paris. Son ouvrage Neanderthal, une autre humanité (Perrin,Tempus, 2008) fait désormais autorité.