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Selon le général von Clausewitz, « la guerre est une continuation de la politique par d’autres moyens ». Plus tard, de Gaulle a montré que la politique est l’autre versant de la guerre – l’une, chez lui, ne se comprenant pas sans l’autre. Il est resté jusqu’au bout le soldat formé à l’épreuve de la première grande guerre générale dont il a nourri sa réflexion et son action lors de la seconde, durant laquelle il a compris avant beaucoup d’autres l’émergence des forces nouvelles et profondes qui travaillaient l’Europe. Car c’est la force qui, pour finir, décide de tout, et d’abord de l’indépendance sans laquelle une nation est vouée au renoncement et à la disparition. De l’arme blindée à l’arme atomique, de l’appel du 18 juin à la constitution de la Ve République, de Gaulle, incomparable dans l’art de commander puis de gouverner, a voulu que la France recouvre et tienne son rang – le premier – au sein d’un monde tourmenté et imprévisible. Et il y est parvenu. En tirant le fil de l’épée, l’historien déroule la pelote politique du gaullisme.