Prix public : 17,00 €
Elle s’appelle Gillian, elle est belle, elle a du succès, elle est aimée. Le début du livre renvoie toutes ces phrases au passé, y compris la première. Est-elle en effet encore Gillian au moment où débute le roman ? N’a-t-elle pas tout perdu, jusqu’au reflet d’elle-même ? Une nuit, au retour d’une soirée trop arrosée, après une dispute, Gillian et son mari Matthias, qui travaillent tous deux pour la télévision, ont un accident de voiture en heurtant un chevreuil sur une petite route qui traverse la forêt. Matthias, qui conduisait, meurt sur le coup. Gillian se réveille à l’hôpital et découvre qu’elle n’a plus de visage. Toute la belle façade s’écroule, tout ce qui faisait sa vie a disparu. Gillian doit subir plusieurs opérations de chirurgie plastique. Elle qui était toujours entourée, admirée, sollicitée, découvre la solitude et l’absence de vraie amitié. Même sa mère n’ose plus aller la voir. Pour Gillian, les jours deviennent des nuits. Au fil d’un récit rythmé de flashbacks qui reconstituent la rencontre et l’histoire du couple, Peter Stamm compose une histoire à la fois ordinaire, dans la mesure où il s’attache à décrire des gestes et des pensées banales, et hors du commun. À travers leur trajectoire, c’est la possibilité de changer de vie après une brusque catastrophe, ou simplement une vie d’ennui et d’erreurs, qu’il interroge. Peter Stamm ne nous dit pas tout, mais suggère beaucoup. Et les échos du possible vibrent encore longtemps dans notre esprit une fois le livre refermé.