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Dans ce livre, Emilio Gentile étudie de manière systématique, en s'appuyant sur une documentation impressionnante, la " dualité non résolue " qui marqua toute la trajectoire de l'expérience fasciste italienne : les rapports conflictuels entre le Parti national fasciste (PNF), dépositaire de l'esprit de la " Révolution des Chemises ", et l'État, resté dans une certaine mesure celui de la précédente monarchie constitutionnelle. Une première partie permet de constater que la nature totalitaire du " parti milice " dirigé par Mussolini ne faisait guère de doute pour ceux qui l'étudiaient à l'époque. Ensuite, en analysant attentivement la politique et la " stratégie d'expansion " de chacun des secrétaires généraux du PNF, l'auteur démontre que, malgré toutes sortes de résistances rencontrées dans l'Église et la monarchie, dans la population et au sein même du régime, le " parti milice " et ses organisations tentaculaires poursuivirent avec ténacité le " maillage " de toute la société civile, la " totalitarisation " à grande échelle de la nation. Pour Gentile, il ne sert à rien de parler, à propos du fascisme, d'un totalitarisme " imparfait " ou " inachevé " par rapport aux totalitarismes nazi et communiste, puisque tout totalitarisme est par définition un " processus " continu fondé sur le principe de la " révolution permanente ". Dans une postface inédite, expressément écrite pour cette édition française, l'auteur répond aux objections faites à son interprétation du fascisme comme " voie italienne au totalitarisme " et réaffirme sa conviction, qui ne manquera pas de susciter débats et polémiques : le fascisme ne peut pas être exonéré de la responsabilité d'avoir mis en oeuvre la première expérience totalitaire en Europe occidentale.