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La démocratie parlementaire est grise, laborieuse, imprévisible. Elle permet la résolution des conflits par la négociation, elle aboutit à des compromis. Elle postule que chaque citoyen compte pour un, elle permet à la diversité des porteurs d'opinion, d'intérêts, de croyances, de vivre ensemble. Le terrorisme est lumineux, rapide, efficace. Il vise à obtenir des résultats par des actions spectaculaires. La démocratie compte les bulletins de vote, le terrorisme compte les victimes et les martyrs. La démocratie érige le doute en principe de son système et inclut les adversaires dans les solutions. Le terrorisme affirme détenir la vérité et veut l'imposer à l'ensemble de la société. Il postule que la solution ne peut être que sa victoire totale et demande aux armes de trancher le conflit par l'élimination de l'adversaire. Les terroristes parviennent à s'assurer un courant de sympathie, car un activiste qui risque sa vie pour sa cause impose ses convictions par l'ampleur du sacrifice, et une cause qui vaut qu'on meure pour elle ne peut pas être entièrement mauvaise. Renoncer à la terreur plonge dans les itinéraires des révolutionnaires armés de l'IRA irlandaise et de ITTA basque, étudie les modalités concrètes de leur engagement, analyse leurs convictions ou leurs renoncements, scrute les modes d'action et de légitimation. Renoncer à la terreur pose des questions centrales sur nos sociétés modernes : réforme ou révolution, ruptures ou compromis, totalitarisme ou démocratie. Ce débat s'est désormais mondialisé avec les nouvelles formes de terrorisme, mais il reste fondamentalement le même. La démocratie que nous connaissons est fragile, parce qu'une forêt qui brule attire plus les regards que des arbres qui poussent.