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Alger. De la modeste cité berbère à la capitale de province à la fin de la période ottomane, une abondante littérature de voyages nous avait rendu la ville autant exotique que presque familière. Mais la fortune de nombre de faits colportés, repris souvent avec une certaine complaisance par les historiens, laissait percevoir qu'une étude solide était encore à faire. Tal Shuval, s'appuyant sur un important fonds documentaire en arabe, notamment des inventaires émanant de l'administration fiscale, nous présente ici un rare travail d'histoire sociale. À partir de ces sources pour la plupart inédites, l'auteur retrace, méticuleusement, d'une par l'état des populations allogènes ou autochtones d'Alger à la fin du XVIIIe siècle : nombre, composantes, activités et habitat, et en particulier le rôle de ce qu'il appelle la « caste » dominante des janissaires comme sa relation avec les milieux de la guerre maritime (course). Alger compte alors 50 000 habitants. D'autre part, il décrit les structures de la ville, de son cœur regroupant les centres administratifs, militaires, religieux et commerciaux, aux quartiers résidentiels. La période de stabilité que l'on peut percevoir dans la seconde moitié du XVIIIe siècle montre l'arrivée à maturité d'un système politique qui se révélera cependant inadapté aux conditions du XIXe siècle.