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En devenant urbaines et industrielles, nos sociétés se sont éloignées de la nature. Surtout, la perception de cette dernière a été profondément transformée par la sécularisation : rationalisée, désenchantée, désacralisée, la nature semble avoir perdu, en même temps que son mystère, son caractère structurant pour les sociétés humaines. Ces transformations ne sont pas sans effet pour les institutions religieuses : leur autorité, qui s’appuyait sur leur capacité à interpréter l’ordre de la nature ou à anticiper et contrôler les éléments, décline inévitablement. Une autre autorité tend à la remplacer : celle de la science, qui fournit dans les cultures modernes la connaissance, l’explication et la maîtrise des phénomènes naturels. Nos représentations culturelles de la nature gardent cependant trace de leur construction religieuse. On voit ainsi, à l’heure où la nature revient au centre de nos préoccupations, la religion resurgir sous des formes parfois inattendues. Dans une approche transdisciplinaire mobilisant tour à tour l’anthropologie, l’histoire, la philosophie et la sociologie, les auteurs de cet ouvrage s’attachent à retracer ces dynamiques et proposent des clés pour comprendre les évolutions contemporaines.