Prix public : 27,00 €
Comment une œuvre littéraire accède-t-elle au rang de « classique » lorsque son auteur est issu d’Afrique subsaharienne francophone, l’une des zones les plus déshéritées du monde selon les standards culturels internationaux ? Si les noms de Léopold Sédar Senghor et d’Ahmadou Kourouma se sont imposés partout, pourquoi d’autres auteurs, portés au pinacle en Europe, restent-ils peu connus dans leurs pays d’origine, quand les textes d’Aminata Sow Fall et de Seydou Badian, étudiés et discutés au Sénégal et au Mali, ne le sont pas en France ? Ce livre propose une histoire sociale collective de ces écrivains depuis 1960. Il distingue deux protagonistes majeurs : des intermédiaires culturels (organisateurs de festival, éditeurs, agents littéraires), souvent français, et des auteurs nés et socialisés en Afrique subsaharienne francophone, dont les trajectoires sont situées les unes par rapport aux autres dans un espace littéraire africain en recomposition. Nourri de nombreux entretiens, fondé sur le dépouillement d’archives inédites et sur une étude statistique, cet ouvrage majeur décrit par quels mécanismes symboliques et matériels des œuvres d’écrivains originaires d’Afrique subsaharienne francophone sont devenus, sous différentes formes, des classiques africains.