Prix public : 46,00 €
<p>L'édition du droit (qu'il ne faut pas confondre avec l'édiction du droit), ou l'usage de l'imprimé pour composer un savoir juridique et le diffuser largement à travers le réseau des librairies, des bibliothèques et un public, se révèle un secteur de cette industrie qui n'a que très peu retenu l'attention des chercheurs et à plus forte raison des juristes. Alors que l'histoire de l'édition est depuis longtemps un champ reconnu de la recherche historique avec ses repères, ses grandes figures d'autorité, ses textes fondateurs, la discipline juridique ne s'y est pour ainsi dire pas intéressée, malgré le regain d'intérêt pour l'histoire de l'enseignement du droit et du livre juridique.
Pourtant que serait le droit sans la présence de l'imprimé ? Ce secteur possède des caractéristiques tout à fait uniques : les coutumes n'ont-elles pas dû être imprimées pour prendre corps ? Les textes législatifs et réglementaires, au rythme de leur création permanente, n'imposent-ils pas une diffusion égalitaire auprès de tous les citoyens, surtout dans un État de droit, républicain et démocratique ? L'usage des bonnes références n'oblige-il pas à une mise à jour permanente des règles et des normes ? Les décisions des tribunaux et cours de justice n'ont-elles pas besoin d'être publiées et annotées pour constituer la jurisprudence ?
Analysant de nombreuses formes et genres de l'imprimé juridique, le présent livre remet en cause des idées reçues sur le style juridique supposé austère, sur la présentation peu amène du livre de droit, sur sa double finalité (produit commercial et outils intellectuels critiques), comme sur la nature hybride des acteurs de ce secteur (professionnels du droit et de l'édition). Il ouvre également de nouvelles perspectives sur les publics des impressions juridiques, comme la circulation de celles-ci, tant sous l'angle linguistique (traduction) que spatiale (diffusion).
Si les historiens de l'édition devraient être intéressés par le contenu et les résultats de cet ouvrage, les juristes et historiens du droit le seront tout autant. Gageons que ces derniers y façonnent un nouvel axe de recherches.</p>