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<p>Le Parlement français siège au banc des accusés, comme en témoignent les taux d'abstention records de 2017 et 2022, la désaffection parfois affichée des élus eux-mêmes, les reproches faits à la lenteur de la procédure, l'absentéisme, la complexité ou l'irréalisme des lois, ou encore les difficultés de certains débats.
La dissolution de 2024 a profondément perturbé la vie politique. Si elle s'est traduite par une mobilisation électorale massive et par la réapparition du rôle du Parlement pour déterminer la composition du gouvernement qui, dans les régimes parlementaires, doit refléter celle de la chambre où siègent les députés, elle met aussi en évidence une représentation morcelée et un paysage politique étiré aux extrêmes.
2024 porte aussi à son comble le paradoxe de la Ve République où tout - notamment le calendrier issu du quinquennat - a jusqu'alors contribué à concentrer les pouvoirs entre les mains du chef de l'État. L'élection des députés était devenue seconde par rapport à celle du président. La majorité dépendait, jusque dans son travail quotidien, de l'Élysée. 2024 constitue donc une rupture profonde. Après s'être progressivement organisé comme un dialogue entre majorité et opposition, le travail parlementaire doit désormais s'adapter à une grande diversité politique pour aboutir à exprimer la « volonté générale » sur laquelle repose la loi.</p>