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Les « tribus » : le mot est fort, et un peu provocateur. C'est que, au sein de la République une et indivisible, le rôle des communautés dans la vie politique demeure une question taboue. Mais depuis quelques années, sous couvert de nobles préoccupations ¿ la lutte contre les discriminations ou la promotion de la diversité ¿, les formations politiques de l'arc républicain dissimulent une motivation moins avouable : la recherche d'un vote ethnique, réel ou supposé. Car les partis instrumentalisent les tribus, quand ce n'est pas le contraire. Ainsi, François Hollande n'aurait peut-être pas été élu en 2012 sans le soutien massif des communautés arabo-musulmane, noire et gay, contre un Nicolas Sarkozy qui voulait rééditer son succès de 2007 auprès des électeurs catholiques, arméniens, juifs et pieds-noirs. On souhaitait que les tribus donnent un aspect joyeux à un monde multicolore. Elles risquent plutôt d'imposer la grisaille de la société de l'entre-soi. La tribalisation de la politique viendrait ainsi renforcer l'éclatement d'une société où tous les intégrismes auraient beaucoup d'avenir. Le racisme et le populisme aussi.