Prix public : 13,00 €
Dans l’Odyssée d’Homère, la nymphe Calypso disparaît du récit avec le départ d’Ulysse, qu’elle a échoué à retenir. C’est à cet instant précis que s’ouvre le roman d’Anne Luthaud : Calypso quitte sa maison, son village, sa vie – à quoi bon rester puisqu’Ulysse est parti ? Commence alors l’errance de celle qui refuse désormais les attaches, les lieux qui rassurent et enferment à la fois. Elle marche, se laisse envahir par les images, se souvient aussi de sa vie avec Ulysse. Les images de Calypso sont le contrepoint de celles de l’autre personnage central, Simon. Le jeune homme, lui, vit entouré d’écrans, à peine sort-il de sa chambre pour s’aventurer dans un Paris bien terne en comparaison des possibles démultipliés que lui offre son univers numérique. Il y rencontre des figures virtuelles, d’autres bien réelles, il suit, traque les gens, les mouvements de la vie. Les trajectoires de Calypso et de Simon finissent par se confondre, les images de l’une, bien réelles, se retrouvant dans les écrans de l’autre. Les deux figures se croisent alors, sans le savoir, au cours de leurs odyssées respectives. Jusqu’à s’effleurer en vrai, qui sait ? Anne Luthaud nous livre une belle fable sur notre monde enseveli sous les images, celles que l’on récolte, que l’on recherche, et celles que l’on subit aussi à chaque seconde.