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Dès le dernier tiers du XIXe siècle, au moment où l’évolutionnisme s’imposa comme la seule possibilité scientifique capable d’éclairer l’origine des êtres vivants, une conception de l’évolution prévalut en France. Ce fut un échec scientifique. En voici l’histoire. La conception néolamarckienne de l’évolution des espèces était fondée sur deux idées simples que l’on pensait alors pouvoir soumettre à l’épreuve de l’expérimentation : d’une part, les êtres vivants – parce qu’ils sont plastiques – sont capables de variation ; de l’autre, l’hérédité est à même d’enregistrer tout ou partie de ces variations (hérédité des caractères acquis). Mettant de côté le principe de sélection naturelle postulé par Darwin, les biologistes français s’emparèrent de la question des mécanismes évolutifs et, attirés par les réussites et les possibilités de la physiologie expérimentale développée par Claude Bernard, ils tentèrent de construire un évolutionnisme analogue qu’ils qualifièrent de« transformisme expérimental ». Au fil d’une histoire qui s’étendit sur près de soixante-dix ans (1870-1940), l’auteur explore ici l’identité de cet évolutionnisme ainsi que les raisons de son échec. On découvrira par la même occasion tous les bénéfices que l’histoire épistémologique des sciences pourrait retirer de l’étude des idées fausses.