Prix public : 13,00 €
Résumé : Marcher, se laisser guider par ses venelles gorgées de soleil, ses maisons alignées aux portes ouvertes, accueillantes, aux encadrements de céramiques qui vous disent que vous êtes en Andalousie. Un estaminet à l’angle d’une rue, une serveuse au sourire ravageur, un cappuccino à renvoyer en enfance, une enfance tranquille et protégée aux côtés de sa mère, enserrant entre ses pieds, une jarre en terre cuite qu’elle tenait par une anse unique. Elle la balançait dans un mouvement régulier d’avant en arrière pour transformer le lait caillé en petit lait, accompagnant son mouvement de douces berceuses. Le haut de la jarre était recouvert d’une peau de lapin enserrée par un cordon, « El fezzaza ». Au milieu de la jarre, un trou obstrué par un bâtonnet, dont le bout, recouvert d’un morceau de tissus, servait de soupape. On l’appelait « El Khellel ». À chaque fois que sa mère le retirait pour évacuer l’air qui s’y était concentré, des gouttelettes s’échappaient et ruisselaient sur le flanc de la jarre. À cet instant tant attendu, il se précipitait pour lécher ce liquide qui lui semblait divin, qui se situait entre deux états, il n’était plus du lait caillé, mais n’était pas encore du petit lait. Tout ce qui est en gestation, en devenir permet de donner libre cours à ses sens et à son imagination. Une pubère dont les seins en formation ne sont pas encore séparés, un grenadier en floraison ou une toile de peinture inachevée. Auteur(s) : Né en 1955 à Boudouaou, banlieue Est d’Alger, juriste il enseigne le droit des contrats dans diverses institutions.