Prix public : 18,00 €
La bande à Drouot s'appuie sur des centaines de documents inédits que l'auteur a pu consulter, dévoile les incroyables découvertes faîtes ces derniers mois par les enquêteurs de l'Office central de lutte contre le trafic des biens culturels. Le texte se lit comme un polar. C'est la fin d'une histoire de 150 ans : 110 cols-rouges de la célèbre salle de vente de Drouot sont impliqués dans un affaire juridiciaire d'association de malfaiteurs, complicité de vol et recel de vol en bande organisée. Certains sot mis en examen et soumis à contrôle judiciaire à compter du 1er septembre 2010 et interdiction d'exercer. Les cols rouges forment l'Union des commissionnaires de l'Hôtel des ventes Drouot. Ils ont pour tâches le transport et la manutention : préparer les lots, les installer pour les expositions, les présenter au public lors de la vente, les redistribuer après règlement, et les stocker. Leur organisation a tout d'une confrérie : tous viennent de Savoie et de Haute-Savoie depuis que Napoléon III a confié l'exclusivité de ces missions à ces régions, le recrutement se fait par cooptation et de père en fils. Chaque année ils transportent 800 000 pièces lors des 2000 ventes annuelles à Drouot. En décembre 2009 et août 2010, deux vagues d'arrestation parmi les cols rouges brisent le prestige de la plus grande salle des ventes aux enchères de France. Il leur est reproché d'avoir détourné des œuvres au cours des ventes, de s'être grassement servis en débarrassant les demeures des particuliers. Le début de l'affaire remonte à 2004 avec le vol d'un tableau de Gustave Courbet. Quelques mois plus tard, un Savoyard propose l'œuvre à un expert. La justice décide alors de mettre le nez dans les affaires, jusque-là très secrètes, de la confrérie. Une série de perquisitions est lancée, et point d'orgue symbolique de l'intrusion de la justice dans les affaires de Drouot, une descente de police a lieu le 1er décembre dans l'hôtel des ventes. Ensuite, les découvertes s'enchaînent: un Chagall au domicile d'un Col rouge, des diamants dans leur entrepôt à Bagnolet (Seine-Saint-Denis)... Et des comptes bancaires bien trop fournis par rapport aux 4.000 euros mensuels touchés par les Savoyards. On apprend ainsi comment un Savoyard a pu s'offrir une brasserie en plein Paris grâce à la revente de meubles Art déco rares qu'il avait volés. Comment tableaux signés et lingots d'or disparaissent lors d'une succession. Ou encore comment on peut subtiliser un diamant de 1,8 carat en pleine salle des ventes. Dirigée par deux juges d'instruction, cette enquête à tiroirs, qui se poursuit en ce moment même, va obliger l'hôtel Drouot à se réformer en profondeur... et dans la douleur.