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La prolifération des interdits serait-elle une maladie actuelle du corps social ? Malgré les convenances de la politesse, le désir d’interdire à l’autre ce que nous ne supportons pas devient de plus en plus compulsif dans l’espace public. Les pictogrammes de l’interdiction se multiplient et l’interdit devient le support de la norme depuis que celle-ci est présentée par les écologistes comme une nécessité indubitable pour la survie de l’humanité, au point d’interdire l’accès de certains littoraux aux promeneurs. Considérant tous les aspects de l’interdiction, tant dans la vie privée que dans l’espace public, l’analyse humoristique et intelligente de Henri-Pierre Jeudy, accompagnée des photographies de Bertrand Parent d’absurdes panneaux d’interdiction prises au cours de ses périples, tenteront de montrer comment la « manie d’interdire » trahit la guerre de tous contre tous dans une société qui ne cesse d’afficher la quête d’un « bien vivre ensemble ». Dans quelle mesure cet « envers du décor apparaît-il aujourd’hui comme une faille du maintien de l’ordre symbolique de notre société ? Quel sens prend alors la tentation de l’illicite ?