Prix public : 7,50 €
En juillet 1944, l’un des derniers convois de déportés met trois jours pour aller de Compiègne à Dachau. Sur plus de 2 000 hommes entassés dans vingt-deux wagons, plus de 500 mourront dans le voyage. Sur ce fait historique, vécu par un membre de sa famille, Arnaud Rykner fait le pari de la littérature, en inventant le monologue d’un jeune homme de vingt-deux ans qui raconte, au fil des heures, l’enfer vécu. À l’heure où disparaissent les derniers témoins, la “littérature des camps”, écrite par les victimes, fait désormais place à la fiction. Le Wagon s’inscrit dans cette nouvelle lignée. Dans son prologue, Arnaud Rykner résume les faits : 2 160 hommes entassés dans vingt-deux wagons qui mirent trois jours, dans la chaleur de l’été, à atteindre Dachau. À l’arrivée, ils n’étaient plus que 1 630. L’auteur apprend qu’un membre de sa famille fut l’un de ces passagers du désastre. Pendant longtemps, il croit qu’il serait obscène d’écrire sur cet événement, jusqu’à ce qu’il décide d’inventer un narrateur, un jeune homme de vingt-deux ans, et de raconter trois journées dans l’antichambre de l’enfer : cent hommes entassés dans chaque wagon, certains ayant été torturés. La température qui peut dépasser les cinquante degrés, les odeurs pestilentielles, les bagarres, les hommes devenus fous, les morts qui s’accumulent au fil des heures et que l’on entasse dans un coin… Les hommes se transforment alors en une masse indistincte, soumis au pire et pour certains capables du pire, prêts à tout pour respirer un peu plus d’air ou sentir le contact d’une goutte d’eau. Arnaud Rykner, dans une langue dense et sobre, ose approcher l’inimaginable de la réalité.