Prix public : 17,00 €
Alger, 1956. Fernand Iveton a trente ans quand il pose une bombe dans son usine. Ouvrier communiste anticolonialiste rallié au FLN, il est contre l’action violente aveugle. Il a choisi un petit local à l’écart des ateliers pour ce qui doit être un acte symbolique : il s’agit de marquer les esprits, pas les corps. Il est dénoncé et interpellé avant que la bombe n’explose. Il n’y a donc aucun mort, aucun blessé. Il n’est coupable que d’une intention, et pourtant le voilà condamné à la peine capitale. Il sera exécuté au matin du 11 février 1957, restant dans l’Histoire comme le seul Européen guillotiné de la guerre d’Algérie. Si le roman de Joseph Andras relate l’arrestation, l’interrogatoire, la détention, le procès d’Iveton, il évoque également l’enfance de Fernand dans son pays, l’Algérie, et s’attarde plus longuement sur sa rencontre en France avec Hélène, qui deviendra son épouse. Ainsi la violence extrême des ultimes semaines de son existence est-elle mise en perspective avec le bonheur tranquille du passé, comme pour rappeler qu’avant d’être celui que, selon son orientation, le public verra comme un héros ou un terroriste, Fernand Iveton est simplement un homme, un jeune idéaliste qui aura aimé – sa terre, sa femme, la vie, l’amitié – et espéré la liberté pour tous les frères humains. Dès lors les thèmes soulevés par ce roman résonnent singulièrement avec notre époque : l’engagement, la patrie, la solidarité, la guerre, la nationalité, la justice, enfin, qui trop souvent tranche en fonction d’un temps, d’un lieu, d’un objectif. Lyrique et habité, Joseph Andras signe un fulgurant exercice d’admiration en même temps qu’un déchirant plaidoyer contre la peine de mort. Né en 1984, Joseph Andras vit en Normandie. Il séjourne régulièrement à l’étranger. De nos frères blessés est son premier roman