Prix public : 15,00 €
La guerre civile fait rage. Les obus et les balles pleuvent sur la ville de N’Djamena. Sur le pont de Chagoua, les hommes, les femmes, les enfants et les vieillards se bousculent. Et à deux pas de là, gisent en plein air trois personnes assassinées et recouvertes d’une vieille natte tissée avec des feuilles de palmier-dôme. Leurs ventres bouffis et lacérés par des vautours, des chiens et des cochons, laissent échapper par moment des bouffées d’air d’une odeur fétide. Cependant, à la sortie sud du pont, attend un petit enfant les deux bras croisés sur la tête. Il est vêtu d’un caleçon bleu et d’une courte djellaba blanche. Il paraît très valétudinaire. Sur son visage hâve, à la fois abîmé par les soucis et le temps, se lisent d’étranges émotions : de la peine et de la stupeur. Personne ne peut deviner depuis combien de temps il est là ni pourquoi il est présent à cet endroit...