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Dans nos imaginaires contemporains, l’image exemplaire du désordre et de la discorde a conservé depuis le Moyen Âge la figure de la Tour de Babel. On l’a dite coupable d’orgueil, responsable de la dispersion, de la solitude humaine, de l’incommunication. Et si cela n’avait été que rencontre opportune entre un texte et une actualité, réécritures mythiques par lesquelles l’homme renaissant cherchait à « réinventer » son destin ? Le deuxième tome de cette étude invite le lecteur à découvrir les enjeux politiques et religieux dont les diverses variations du mythe ont permis l’expression. Du rêve nostalgique d’une langue unique au bouleversant sentiment de solitude d’après la « chute », ne put-il pas naître, paradoxalement, la reconnaissance d’une identité nouvelle, creuset de la modernité ? Malédiction babélienne ou bénédiction ? Mythe riche et complexe. À notre époque de savoir en réinventer le sens.