Prix public : 21,00 €
Il y a des chefs-d’œuvre qui sont des productions poétiques, fondatrices d’une nouvelle littérature dans la culture d’un pays ou du monde. L’Etranger de Camus (1942), Pedro Páramo de Juan Rulfo (1955), Nedjma de Kateb Yacine (1956) et Agadir de Mohammed Khaïr-Eddine (1967), à titre d’exemple, font partie de ces créations exceptionnelles. Agadir est une œuvre inchoative, hapax et révolutionnaire. Comme les œuvres précitées, elle est à la fois inimitable et difficile d’accès. Il fallait donc l’expliquer, c’est-à-dire déplier ses strates et tenter de mettre quelque ordre dans sa lecture pour la soustraire aux discours de la critique qui verse, pour ce genre de chef-d’œuvre, dans des poncifs. Comme Nedjma de Kateb Yacine (Marc Gontard, 1975), Agadir est l’unique œuvre de Mohammed Khaïr-Eddine qui n’a pas cessé de germer dans ses autres espaces scripturaires. Elle est son image obsédante, son inspiratrice et son trauma.