Prix public : 20,00 €
Les forces de l’ordre (police et gendarmerie nationales, polices municipales) figurent parmi les institutions les plus visibles, tant dans l’espace urbain que dans les industries médiatiques et culturelles. Si elles entretiennent de longue date la publicité et tout autant la mythologie autour de leurs activités, elles ont accéléré, ces dernières décennies, l’institutionnalisation et la professionnalisation de leur communication. Ce numéro thématique entend dès lors questionner les moyens par lesquels les polices s’efforcent de contrôler leur représentation, de (ré)affirmer leur légitimité et leur professionnalité, et partant de (r)établir le consensus social autour des politiques et des pratiques policières. Il offre un éclairage original sur la communication des forces de l’ordre, et sur le « travail de l’image » et de management de l’information qu’elles orchestrent dans les arènes publiques. Sont ainsi dévoilées les conditions de (non-)publicisation de leurs segments et de leurs activités, mais aussi des violences policières. Dans cette « guerre des images » et des récits, les polices s’emparent des technologies mobiles de filmage et de la force probatoire des images prises sur le vif. Le discours des syndicats policiers, dont les conditions de fabrication sont analysées de l’intérieur, est bousculé par les récentes mobilisations policières. La création fictionnelle est également enrôlée dans le travail de représentation et de revendication. D’une contribution à l’autre, la communication des forces de l’ordre apparaît comme un objet dramaturgique et politique, solidaire de l’exercice du pouvoir et des techniques de gouvernementalité.