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Depuis le début du XXIe siècle, la transformation des conditions de travail des chercheurs s’accélère en France, au nom de la mondialisation et de l’économie de la connaissance. Les scientifiques sont incités à intensifier toute une série de pratiques, parmi lesquelles notamment la quête de financements, le développement de projets internationaux et pluridisciplinaires. Généralement présentées par les pouvoirs publics comme positives en soi, ces incitations s’adressent à toutes les disciplines sans distinction. Deux questions, de taille, se posent pourtant. De quelles manières ces incitations recomposent-elles les activités de recherche selon les disciplines ? Et quels sont les effets sur les résultats scientifiques de projets à la fois pluridisciplinaires, internationaux et financés par contrats ? L’enquête présentée ici investit ces interrogations au moyen d’une ethnographie conduite sur une dizaine d’années. Les résultats montrent que la dynamique des projets est soumise aux logiques des organismes financeurs. Elle recompose localement plus ou moins fortement les habitudes, relations et hiérarchies disciplinaires. Et bien entendu, elle impacte les activités et produits de la recherche.