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La laïcité est enthousiasmante. On finirait par en douter à force de confondre la neutralité ouverte de l’État avec une culture du consensus minimal, le désaccord avec l’offense, l’impartialité avec une tolérance trop convenue pour ne pas finir par être affligeante. Il suffit, pour s’en convaincre, de réanimer les débats qui ont vu s’opposer ses glorieux fondateurs : les Ferdinand Buisson et autres Jean Jaurès.Cet art exige que nous puissions prendre du recul par rapport aux polémiques qui défraient la chronique, et dont elle fait elle-même régulièrement l’objet, si l’on veut pouvoir en juger en connaissance de cause. Sait-on, par exemple, que la séparation des Églises et de l’État, qui définit aujourd’hui la laïcité française, n’est que l’une des sept versions que certains historiens en ont distinguées ? C’est donc non seulement pour clarifier le débat que l’on devra redéfinir le sens de la laïcité, mais pour le rendre possible.Mais cette redéfinition vise un second objectif : il s’agit de préparer le terrain d’une laïcité élargie dans laquelle les citoyens européens puissent se reconnaître. C’est à cette fin que sera ébauchée une analyse comparative des différentes façons dont la délimitation des cultes et de l’État a été institutionnalisée : d’abord dans l’Union européenne, mais aussi sur le continent nord-américain, si proche et si lointain. Laïcité bien ordonnée commence par soi-même, mais ne s’y arrête pas.