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Malgré ses mouvements passionnels, tumultueux et récurrents, la Nouvelle-Calédonie pourrait être une source de fierté pour l’ONU et la France qui ont mis en œuvre un processus de décolonisation ayant permis de garantir près d’une quarantaine d’années de paix et de stabilité. Si le parcours réalisé honore la France malgré ses maladresses, et fait de la Nouvelle-Calédonie un cas à part, refonder les relations entre les deux entités suppose de passer d’une relation subie à une relation totalement consentie et volontaire, de substituer des liens qui libèrent aux liens qui enchaînent. Cela suppose aussi une nouvelle vision de l’avenir construite ensemble, prenant en compte les mutations du monde et l’envie tantôt sourde tantôt bruyante d’un « peuple » qui rêve de devenir l’auteur de sa propre destinée. La Nouvelle-Calédonie pourrait, le cas échéant, renforcer sa singularité en devenant officiellement un « Pays » qu’elle est déjà officieusement, et en se dotant d’une Constitution dont l’un des objectifs serait de concrétiser l’existence de ce « Peuple du destin commun », car « faire pays » va de pair avec « faire peuple » et « faire société ».