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Comment saisir les configurations de l’intime dans l’imaginaire médiévaltant que l’adjectif intime,emprunté au latin au XIVe siècle, désignait une personne étroitement liée à une autre pour n’acquérir qu’au XVIe siècle un deuxième sens en lien avec la vie intérieure d’une personne, alors que le nom, attesté au XVIIe siècle, renvoyait à un ami très cher ou à la vie spirituelle de quelqu’un ?Revendiqué avec insistance par les spécialistes de la littérature du XVIIIe et encore plus par ceux de la littérature du XIXe siècle, l’intime ne saurait pourtant être absent des textes du Moyen Âge, d’autant moins que les rapports entre individu et communauté furent souvent tendus à cause des contraintes de toutes sortes. En effet, la littérature courtoise qui s’est nourrie, dans le Midi autant que dans le Nord, de la conception de la fin’amor comporte, au même titre que d’autres textes, les premières expressionsde l’intime. Perceptibles dans le paradigme spatial, malgré des clivages stricts ou des seuils apparemment infranchissables, elles acquièrent des profondeurs inattendues quand leurs auteurs investissent le paradigme de l’intériorité de nouvelles émotions ou sentiments.