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Depuis l’Antiquité Gréco-Romaine, la philosophie du droit privilégie deux grandes questions. La première porte sur le statut ontologique du droit, c’est-à-dire sur l’essence du droit conçu, à travers le discours du législateur ou du juge, comme un objet normatif dont la teneur diverge selon les différentes écoles philosophiques. À l’ontologie réaliste et objectiviste des Anciens qui tenaient le droit pour immanent à la nature des choses, s’oppose l’ontologie idéaliste et subjectiviste des Modernes selon lesquels le droit est un produit de l’esprit construit au service de l’homme. L’ouvrage analyse tout particulièrement cette seconde approche dont l’essoufflement contemporain constitue un symptôme de la crise de la modernité juridique. La seconde interrogation porte sur le statut épistémologique du droit. Elle s’intéresse au droit comme discipline scientifique, c’est-à-dire comme méta-discours pratiqué par les professeurs de droit. L’enjeu de la question épistémologique est de s’interroger sur les conditions de scientificité de ce méta-discours. Selon certaines écoles philosophiques, dites idéalistes, le juriste peut prescrire, sous la bannière de la science, un idéal de justice que d’autres courants, considérés comme empiristes, interdisent d’invoquer en invitant le juriste à se contenter de décrire le droit positif. Présentant ces deux tendances rivales comme deux impasses épistémologiques, l’ouvrage promeut une troisième voie, dite critique, qui consiste à construire, pour rendre compte du droit, des représentations qu’on appelle des théories du droit.