Prix public : 26,00 €
Le peuple étrusque, dont l’origine reste controversée, s’est épanoui au cœur de l’Italie entre la fin de l’âge du bronze et la conquête romaine au IIIe siècle av. J.-C. On lui doit la première grande civilisation de la péninsule, en particulier grâce à son art, l’un des plus brillants de Méditerranée. Comme la Grèce, l’Étrurie vaincue « conquit son vainqueur », qui lui doit l’haruspicine, les insignes du pouvoir, le théâtre, l’art de l’hydraulique et bien d’autres apports culturels. Pourtant, les Étrusques gardent une large part de mystère : leur langue n’est que très imparfaitement connue, et aucun texte littéraire ne nous est parvenu. Il fallut plus d’un siècle aux Romains pour vaincre les cités étrusques, entre la prise de Véies en 396 avant J.-C. et celle de Volsinies en 265. Dès lors, les Étrusques se fondirent peu à peu dans la Romanité : leur langue disparut. Mais eux-mêmes moururent-ils pour autant ? Si les cités perdirent leur liberté politique, certaines continuèrent de prospérer ; et les élites étrusques, descendantes des grandes familles et des Lucumons, s’intégrèrent aux plus hautes sphères du pouvoir romain. Et leur souvenir perdure : aujourd’hui encore, les Étrusques survivent dans les sites archéologiques, les grands musées ; de nombreuses expositions leur sont consacrées et des découvertes très récentes contribuent à nous les faire connaître ; bien des auteurs et des artistes, comme Giacometti, s’en inspirent. Nous tenterons ici de synthétiser les connaissances récentes au sujet des Étrusques, et de montrer que cette civilisation disparue peut encore nous fasciner et nous instruire. Michèle Tillard, ancienne élève de l’ENS, agrégée de grammaire, docteure en littérature, a été professeure en CPGE littéraire au lycée Montesquieu du Mans. Elle a publié Socrate dans la même collection (2020).