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Dagobert ? Un roi parmi les plus connus. Pourtant, que sait-on de lui ? Un distrait flanqué d’un « bon » saint Éloi ! Et c’est souvent tout. C’est qu’il est passé à la postérité beaucoup moins pour son règne que pour une chanson. Tellement que certains, aujourd’hui, doutent même de son existence. Dagobert (610-639) fut cependant un roi respecté, autant qu’on pouvait l’être en ce temps. Les sources sont peu bavardes à son égard, mais c’est le cas de la plupart des souverains de la dynastie mérovingienne. Il est pourtant reconnu, dès son époque, comme quelqu’un qui a maintenu le pouvoir royal. Il bénéficie, pour cela, de circonstances favorables : un retour à la paix, une économie qui se redresse. Dagobert sait aussi user des moyens de gouvernement, la force quand elle est nécessaire, la générosité pour se concilier les aristocraties qui sont les relais du pouvoir, la diplomatie pour diviser les oppositions. Il s’appuie aussi sur l’Église dont la puissance va croissant. Puissance financière mais, de plus en plus, puissance morale, car, si, non seulement, la société se christianise, ce sont également l’État et la fonction publique qui suivent le même chemin. Ce règne se déroule dans le VIIe siècle long du passage de l’Antiquité tardive vers le monde médiéval. Il est aussi celui d’un apogée. Les successeurs de Dagobert sont concurrencés par les grandes familles qui entravent leur action personnelle. C’est cela qui a valu à Dagobert d’être érigé en modèle par les moines de Saint-Denis. Ce roi qui était un repère est passé bien involontairement dans le monde des chansons où depuis près de trois siècles maintenant, il mène une vie qui n’en finit pas. Docteur en histoire, Dominique Petit a été professeur en lettres supérieures et première supérieure (khâgne Lyon).