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Les utopies consacraient encore l’enchantement quoique le monde fût porté par des fractures et des convulsions multiples. Elles donnaient à lire la plausibilité d’un idéal et l’onirique de la vie. L’absurde qui accompagne notre contemporanéité se fonde sur la croyance de l’homme démiurge et thaumaturge. D’une part, cette temporalité est le réceptacle d’un univers désenchanté qui se déchaîne dans la postmodernité et le posthumanisme ; précurseurs d’une post crise comme si elle portait le néant. Elle est façonnée par un déclinisme politique qui édifie les avatars démocratiques dont le dévoiement s’établit à partir d’un illibéralisme et d’une datacrasie débouchant sur des mutations radicales de l’essence du politique. Elle dévoile aussi les artéfacts de la pensée, l’imposture de l’ethos ultralibéral, les ambitions ubuesques d’un monde projeté dont la virtualisation et l’illusion de la fabrique d’une vie humaine dans des territoires spatiaux font sens. D’autre part, institué comme sa propre immanence face à la solitude des déités, inséré dans la néguentropie, l’homme se déploie dans l’impuissance et l’imaginaire de son autofondement qui éclaire le kairos dont les séquences s’interprètent à partir de l’anthropocène, l’entropie, la collapsologie, la dystopie, le nihilisme, la chaocratie et l’eschatologie. Enfin, elle est marquée par la rupture d’une postmodernité à peine naissante dont la déconstruction est l’ontologie et la collision civilisationnelle mâtinée à une finitude imminente, interpellent l’ipséité de l’Etre dans sa capacité à se repenser, à construire un monde nouveau basé sur la fin de son outrecuidance et de son action anthropique, l’assomption des autres « étants » de l’univers, in fine l’édification d’un contrat sociopolitique et cosmopolitique.